Scolarisation, emploi mais aussi autonomie quotidienne et hygiène
Ces derniers jours j'ai participé à des rencontres sur les thèmes de la scolarité et de la recherche d'emploi pour les personnes autistes.
Commençons par le premier thème.
Concernant la scolarité en milieu ordinaire, non seulement on est loin de la panacée, mais le nouvel amendement (274) qui vient d'être voté par les députés, s'il est validé par les sénateurs puis adopté définitivement, risque de la mettre à mal. Un grand retour en arrière se profile.
L'amendement propose que les enseignants contactent eux-même les MDPH pour modifier les parcours scolaires des enfants handicapés. Déjà qu'ils ne sont pas tous enthousiastes à l'idée d'accueillir nos enfants, mais là, ils pourront facilement les faire orienter en milieu spécialisé. Pour l'instant l'amendement arrive devant les sénateurs, il est encore temps de le stopper !
Mais que nos enfants apprennent à l'école ou à la maison, il reste un obstacle que la plupart d'entre eux ne peuvent surmonter : le passage d'examens pour valider un diplôme.
Les aménagements actuels ne sont pas suffisants (constat du CRA Rhône-Alpes), ils ne tiennent pas compte des spécificités du fonctionnement autistique. Dans notre pays, il faut justifier chaque réponse par une production d'écrit. Ailleurs, les examens sont basés sur des QCM.
Personnellement je constate aussi qu'après le Bac, on peut passer les diplômes en validant des Unités de Valeurs. Pourquoi cela ne serait-il pas possible plus tôt ? Ce serait tellement adapté à tous les enfants. Chacun progresserait à son rythme.
Bref, à l'heure actuelle de plus en plus de jeunes autistes ont des compétences, mais très peu accèdent à des diplômes.
Ce qui nous amène au second thème : l'emploi.
Car sans diplôme il est encore plus difficile de trouver un travail.
Bien sûr, le monde de l'entreprise ne connaît pas l'autisme. C'est une évidence, je ne souhaite pas m'attarder là-dessus pour le moment. Je ne parlerai pas non plus du contexte économique actuel.
Toutefois certains CRA dynamiques oeuvrent pour l'accompagnement à l'emploi, l'information auprès des entreprises, des services d'insertion.... Et cela commence à fonctionner pour les jeunes Aspergers diplômés.
Et paradoxalement, leurs plus grosses difficultés se situent à domicile.
Ils ont passé beaucoup de temps en classe, puis à faire leurs devoirs scolaires et n'ont pas appris l'essentiel pour la vie quotidienne. C'est une constation faite par plusieurs services (SAVS, SESSAD...)
Pourtant c'est à la portée de tous.
Quelle que soit la forme d'autisme, il est primordial de permettre à nos enfants d'acquérir un maximum d'autonomie concernant l'hygiène corporelle. Que le jeune adulte aille en foyer de vie, en ESAT, en milieu ordinaire ou soit suivi par un service de type SAMSAH ou SAVS.... sa dignité et son intégration dépendent directement de cette autonomie.
L'apprentissage des gestes de la vie domestique doit aussi être une priorité. Savoir s'habiller en fonction du temps et de la saison, laver son linge, réchauffer un plat (ou mieux cuisiner), faire ses courses et les ranger.... La liste est longue.
Les jeunes qui ne sont pas en institution et qui souhaitent rester en milieu ordinaire à l'âge adulte (avec accompagnement bien sûr) devront avoir acquis la plupart de ces gestes car dans le contexte actuel, les financements des services d'accompagnement se réduisent comme peau de chagrin.