retour parmi les ados neurotypiques
Depuis qu'il avait quitté le collège, Augustin ne voulait plus fréquenter de jeunes neurotypiques de son âge.
Pendant plus de deux ans, il n'a côtoyé que les jeunes du basket adapté. Il refusait catégoriquement de rencontrer des ados ordinaires, en dehors de deux copines et un copain, qu'il voyait une fois par an chacun.
Cette année, lorsque nous avons parlé de son anniversaire, il a enfin demandé à revoir sa copine Manon, son élève tutrice pendant toute sa scolarité. Puis elle lui a proposé de venir l'encourager lors d'un match de basket. Nous y sommes allés et j'ai vu qu'il était content de revoir aussi une autre copine d'école.
Du coup, je lui ai re-proposé une activité avec des ados du milieu ordinaire. Et pour la première fois, il a accepté de tenter l'expérience.
Il a donc commencé l'escalade. Le groupe est limité à 8 jeunes et encadré par un moniteur. Lors de la première séance, il y avait 3 absents, ce qui a permis une intégration en douceur.
Tout de suite, Augustin s'est senti à l'aise dans ce petit groupe, d'autant plus qu'il y a retrouvé une autre copine d'école.
Cette semaine, le groupe était au complet. J'ai bien vu que quelques jeunes s'interrogeaient sur Augustin, le trouvaient un peu bizarre, mais pour l'instant je n'ai rien dit. Ils ne l'ont pas mis de côté et ils ont fait comme si de rien n'était. Aucune moquerie, c'est déjà bien. Seul le moniteur est au courant du handicap car Augustin l'en a informé.
Je pense que je vais bientôt devoir donner quelques explications aux jeunes. Je me tiens prête à le faire lorsque cela sera nécessaire.
Pour l'instant, Augustin est ravi et attend avec impatience le lundi pour venir à ce cours.
Pourtant, il n'y a rien de structuré, le moniteur est plutôt du genre très cool même s'il fait bien attention à la sécurité (heureusement !). Je regrette de ne pas pouvoir bénéficier des services de la super éducatrice sportive des SESSAD créés par l'association.
Mais puisqu'Augustin le vit quand même bien et progresse, ce n'est pas grave. On s'en passera.