déplacements
Nous habitons en milieu rural et les transports en communs sont quasi inexistants dans notre secteur.
L'automobile, cela demande de passer le code puis le permis. De plus, c'est un moyen de déplacement très onéreux (achat, carburant, entretien, assurance...). Ce sont des obstacles supplémentaires qui s'ajoutent aux difficultés d'Augustin, qui ne se sent pas prêt à apprendre à conduire.
Pourtant, il faut bien lui apprendre à se déplacer à l'extérieur !
Les premières petites villes sont au minimum à 10 kms de notre domicile, et les premiers villages à 3 kms. Impossible de se contenter de la marche à pied.
Depuis de nombreuses années, nous travaillons sur l'apprentissage du vélo.
Il a fallu beaucoup d'étapes : tricycle pour enfant (apprendre à pédaler), vélo sans pédale (façon draisienne) pour travailler sur l'équilibre, tricycle pour adulte (apprentissage de l'utilisation des freins, des règles de circulation...) puis enfin le vélo d'adulte.
Mais si Augustin arrivait à pédaler sur une petite route plate et sans trafic, il lui était impossible de monter la moindre petite côte. Il manquait de force. Il faut rappeler qu'il fait partie des autistes hypotoniques et hyperlaxes.
Or, toutes les petites villes de notre secteur ne sont accessibles qu'après avoir franchi au moins une colline.
Heureusement, la technologie vient à notre secours avec les vélos à assistance électrique !
- Il fallait un vélo qui ne soit ni trop lourd ni trop haut.
- Qu'il puisse pédaler en position bien droite, sans avoir besoin de se pencher en avant.
- Que le moteur soit situé sur le pédalier car sur une roue cela provoque trop de secousses pour quelqu'un qui est peu à l'aise.
- Pouvoir changer de vitesse pour s'adapter au relief, mais ne pas avoir de dérailleur (nous avions eu trop de soucis de déraillement avec le tricycle).
- Une bonne autonomie de la batterie.
Tous ces critères réunis, il restait encore un épineux problème : Augustin n'arrivait pas à changer de vitesse en roulant. C'était déjà le cas avec le tricycle.
Mais nous avons trouvé LE vélo qui convient !
Augustin est ravi de son vélo à assistance électrique automatique.
Maintenant nous pouvons enfin travailler sur les déplacements.
Nous repérons sur les cartes IGN les petites routes tranquilles qui nous permettent de rejoindre les principaux lieux que nous fréquentons puis nous partons tous les trois, en file indienne.
Le Papa ouvre la voie et je ferme la marche. Entre nous deux, Augustin est rassuré.
Si besoin, je lui donne quelques indications : par exemple, comment anticiper l'arrivée sur un croisement, éviter les zones de gravier, redémarrer après un stop (il a tendance à regarder ses pieds lors des démarrages et donc à ne pas vérifier si la route est libre.
Nous profitons de nos sorties pour lui apprendre à reconnaître le clocher de chaque village, en espérant que cela pourra l'aider à se repérer. C'est aussi l'occasion de passer de bons moments ensemble, et d'organiser des petits goûters ou des pique-niques.
Régulièrement nous allons faire les courses à la ferme ensemble. Augustin ne transporte que très peu de choses sur son porte-bagages pour l'instant car il est vite déséquilibré par le chargement.
Il reste encore beaucoup d'apprentissages nécessaires, mais nous avons l'espoir que d'ici quelques années il arrive à se déplacer seul sur des trajets connus.