passage en commission
Faire comprendre qu'Augustin est bien loin d'être un ado ordinaire, que son handicap est lourd, que son niveau scolaire ne lui garantit pas un avenir professionnel en milieu ordinaire.... C'est la mission que j'avais mardi matin, lors du passage en commission à la MDA (anciennement MDPH).
Je ne suis pas sûre que cela soit passé, que la réalité du handicap soit comprise.
Les personnes étaient attentives, intéressées par ce que je montrais, disais. On m'a même demandé quelle formation j'avais pour adapter ainsi toutes les notions scolaires.
Le problème que je rencontre, c'est que j'adapte tellement les apprentissages qu'Augustin réussit sa scolarité. Bien sûr, il n'a pas pû continuer à fréquenter le collège, donc le milieu ordinaire, mais puisqu'il suit le programme de quatrième, les personnes de la MDA imaginent qu'il n'a aucune difficulté. Et le pire, c'est qu'elles vont même jusqu'à penser qu'il pourra vivre sa vie d'adulte tranquillement, en milieu ordinaire, sans accompagnement spécifique.
Je ne sais pas comment cela se passe dans les autres départements, mais en Isère, si un enfant a quelques capacités dans un domaine, il est quasiment considéré comme "normal". Son avenir est décidé : il est allé à l'école ordinaire (et on ne tient pas compte de son besoin d'avs), il va devenir un adulte ordinaire. Et le pire, c'est que se sont des médecins qui l'annoncent.
Donc on va faire confirmer le diagnostic d'autisme (le premier datant de 8 ans il est certainement peu précis, les psychiatres de l'époque étaient encore de vieux dinos accrochés à la classification française), par une psychiatre compétente et reconnue par la MDA.
Si je me base sur la législation, Augustin doit être reconnu handicapé à 80%. Son autonomie individuelle nécessite une surveillance constante. Il a besoin d'aide humaine ou au minimum de pictos ou d'autres supports visuels dans tous les domaines de l'autonomie individuelle (tableau sur le certificat médical de demande d'AEEH), mais je ne vais pas les détailler sur un blog, à la vue de tous.
On ne peut pas tout mettre sur un blog.
Toujours est-il qu'il va certainement falloir aller plus haut, passer devant d'autres commissions, faire des recours afin de faire reconnaître les vrais besoins d'Augustin.
Une bataille de plus, comme si les familles ayant un enfant handicapé n'avaient pas assez à gérer au quotidien.
En attendant, il faut 3 semaines pour avoir le résultat de la commission. Je vais essayer de ne plus y penser (déjà 2 jours que ça me mine), inutile de stresser, cela ne fera pas "avancer le schmilblik" et me fera gaspiller une énergie dont j'ai vraiment besoin au quotidien.
Zen, restons zen !