choisir : une liberté oubliée
Nous venons de passer quelques jours à changer l'aménagement de notre maison.
Déplacer ou changer quelques meubles, ranger différement, améliorer le confort. Toutes ces petites choses si simples de la vie quotidienne, je réalise que nous avons de la chance de pouvoir les faire. Décider de la couleur de son salon, du confort de son matelas, de la disposition ou de la couleur d'une pièce, tout cela nous parait ordinaire, anodin.
C'est d'autant plus vrai qu'avec certaines émissions TV, on peut voir qu'il suffit parfois de peu de choses pour rendre un endroit plus accueillant, ou du moins, vraiment plaisant pour son occupant. Il suffit en fait de respecter ses goûts.
Mais qu'en est-il des personnes vivant en institution ? Certaines vont y passer la plupart de leur vie, sans jamais avoir le droit de changer quoi que ce soit selon ses envies.
Toujours les mêmes rideaux, le même lit, le même matelas trop dur ou trop mou.... un peu comme à l'hôtel, mais à l'hôtel on ne se sent pas chez soi.
Augustin apprend à choisir. Choisir ses vêtements, ses livres, ses jeux, ses activités de loisir, le repas qu'il veut manger....
Il apprend à choisir en respectant certaines contraintes (vie de famille, contraintes budgétaires ....). Il lui reste encore beaucoup de choses à apprendre à choisir (un itinéraire plutôt qu'un autre, en fonction du temps imparti, des horaires...). Et certains choix imposent l'apprentissage de la patience, de l'économie, d'autres sont directement associés aux conséquences qu'ils vont avoir. Cela aussi il l'apprend.
Et il me semble primordial qu'il puisse en effet choisir son cadre de vie.
Ainsi il a choisi d'accepter le lit haut de son copain à la place de son ancien lit bas. Rien ne l'y obligeait. L'occasion s'est présentée, il en a eu envie.
C'est incroyable comme chaque petit geste quotidien peut apporter de questionnements. Oui, nous autres, personnes ordinaires, nous ne savons pas quelle chance nous avons d'avoir la possibilité de choisir, nous ne sommes pas conscients de notre liberté.
L'âge adulte va arriver trop vite et je ne veux pas que sous le prétexte de son handicap Augustin ne bénéficie plus de sa liberté.