fractions, pourcentages

Depuis le début de l'année scolaire je vous parle de la méthode de maths de Singapour et des progrès qu'elle permet à Augustin.

Vous devez parfois penser que j'exagère, qu'il n'y a pas de réel progrès lorsqu'on révise des notions sensées être acquises depuis longtemps. Après tout, Augustin a été scolarisé en présentiel jusqu'en fin de cinquième ! Et il a suivi le programme ordinaire jusqu'en troisième avec le CNED. Tout un parcours scolaire avec de bonnes notes !

Et bien non, il n'avait pas acquis tant de choses que cela pendant sa scolarité ! 

Hier encore, alors qu'il travaillait sur le devoir du CNED, il m'a appelé pour me dire qu'il y avait un problème bien trop difficile pour lui.

Il s'agissait simplement de trouver le nouveau prix de deux articles soldés à 20%. Pour lui, c'était d'un niveau de seconde ou première. Il avait l'impression de n'avoir jamais appris cette notion. 

Je lui ai dit de laisser de côté cet exercice le temps que je trouve une leçon qui corresponde sur la méthode de Singapour. Il a fallu chercher dans le livret de niveau 6A (nous en sommes actuellement au début du niveau 4A).

J'ai bien étudié la présentation et ce matin je l'ai proposée à Augustin en ayant tout préparé sur le tableau blanc.

Après quelques hésitations et quelques précisions supplémentaires, il a compris et a trouvé la réponse mentalement. Nous avons testé d'autres exemples et il n'a eu aucune difficulté. Puis j'ai effacé le tableau.

Lorsqu'il a repris son devoir de maths, immédiatement il m'a annoncé les réponses qu'il avait calculées de tête. Il n'a eu qu'à poser les opérations et faire les phrases réponses. Pourtant il y avait une étape supplémentaire puisqu'il fallait déduire la remise du prix initial, mais je n'ai pas eu besoin de lui préciser, il l'a compris de lui-même. 

Avec la méthode de Singapour, je vois la différence car il s'amuse à calculer mentalement, à résoudre des problèmes de notre quotidien. Le raisonnement se met en place pour de bon. C'est impressionnant !

Il m'arrive encore de fabriquer un peu de matériel pour concrétiser certains apprentissages. Pour le travail sur les fractions (niveau 3B), j'ai imprimé des portions de cercles sur du papier calque.

Cela complète le matériel Montessori (cadre et portions en haut de l'image) et c'est plus facile à manipuler pour comparer les fractions.

Ici on voit que la comparaison entre ces deux fractions n'est pas facile à faire avec le matériel Montessori.

La même comparaison avec le nouveau matériel sur papier calque.

Petit à petit ces manipulations l'ont aidé à affiner son raisonnement et il ne se trompe plus du tout et n'utilise le matériel que pour vérifier ses résultats.

Alors c'est vrai, notre programme maison se concentre sur un niveau de primaire, mais cela permet vraiment à Augustin de comprendre enfin toutes les notions qui lui ont été présentées trop rapidement. 

C'est ainsi pour beaucoup de matières. Je réalise qu'il n'a fait qu'appliquer des règles sans les enregistrer car il ne les comprenait pas. Il a désormais le temps et les capacités pour développer les raisonnements qui lui manquaient.

Une fois de plus, je constate que le programme scolaire tel qu'il est prévu et enseigné dans notre pays est bien trop illogique, rapide et vide de sens pour beaucoup d'enfants. Les notes ne prouvent rien. 

 Il est vraiment important de ne pas aller trop vite avec nos enfants autistes. 

Comments

[championDprogres]

Comme l'a si bien expliqué Elise, quelques élèves arrivent à participer à la découverte d'une nouvelle leçon et arriveront à la retenir avec peu d'exercices, mais cela ne fonctionne pas pour les élèves qui n'auront pas eu les capacités pour prendre part à cette découverte. Sur 30 élèves d'une classe, seuls 2 ou 3 auront profité d'une telle pratique,



De plus, il y a une différence importante entre apprendre une leçon et découvrir une nouvelle notion.



En effet, pour retenir une leçon, c'est plus facile lorsqu'on l'a appliquée, d'où l'intérêt de faire des exercices (et même de nombreux exercices) pour faciliter la mémorisation.



Par contre, découvrir une nouvelle notion par essais et tâtonnements, ce n'est pas à la portée de tous.

Selon la matière ou la difficulté de la notion, certains élèves ne vont pas arriver à fabriquer le raisonnement nécessaire.

Au mieux ils auront eu un raisonnement faux, au pire ils n'auront aucune idée de la façon de procéder. Dans le premier cas, le cerveau retient d'abord ce qui a été produit par l'élève donc l'erreur, dans le second cas, l'élève aura été dégoûté de ne rien comprendre et n'aura aucune motivation pour retenir la leçon.



L'avantage d'une scolarisation à domicile, c'est qu'on peut s'adapter aux capacités de l'enfant, réagir à ses besoins immédiats puisqu'on travaille directement avec lui. Dans certaines matières, l'observation va permettre de déduire la leçon (SVT par exemple), dans d'autres il est nécessaire d'expliquer la leçon avant de passer aux exercices puis à la mémorisation.

[Giulia]

Avec tous le respect que je vous dois, mesdames, comment expliquez-vous que faire des exercices puis apprendre la leçon marche mieux pour moi alors que ça ne marche pas pour d'autres personnes ?

C'est la question que je me pose en lisant ce billet.

[championDprogres]

Tout à fait Elise,!

C'est pour cela que nous utilisons très peu les cours du CNED cette année. Je préfère qu'Augustin prenne le temps d'assimiler chaque notion avec notre programme fait maison. On avance peut-être moins vite, mais c'est nettement plus efficace !

[elisect32]

C'est la façon moderne d'enseigner : les élèves cherchent ensemble la solution en faisant quelques exos puis ils apprennent la règle et la leçon. Et hop, on passe à la notion suivante. Alors ça ne marche pas, parce que TOUS les élèves n'ont pas participé à la résolution des problèmes et surtout ils n'ont pas fait assez d'exos pour apprendre à appliquer une règle ou un cours qu'ils n'ont de toute façon pas compris. Bref, ça ne peut pas fonctionner !!! Les années se suivent et les lacunes continuent de s'accumuler....

[championDprogres]

C'est sûr, réviser en ne faisant que des exercices sans avoir d'abord vérifié que l'enfant ait compris la leçon, cela ne sert à rien !

C'est un peu le même soucis que je retrouve sur les cours du CNED.

Les exercices sont toujours donnés avant la leçon (les auteurs pensent certainement que le raisonnement va permettre à l'élève de déduire la règle à appliquer).

Je pense que c'est une grosse erreur. L'enfant risque surtout de retenir les notions fausses (ses réponses qui lui ont paru logique) plutôt que le cours qui n'arrive qu'après.

Personnellement je préfère qu'Augustin découvre d'abord la leçon avant de faire les exercices.