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Le blog d'Augustin, champion des progrès
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16 décembre 2012

Sur l'académie de Grenoble 554 enfants autistes scolarisés en 2011-2012

Quel scoop !

Je l'ai trouvé sur le journal local et ce sont les propos d'un haut responsable de l'Education Nationale.

Plus précisement, voici ce qu'on peut lire : "Sur 554 enfants autistes, 74% suivent une scolarité ordinaire."

 

De qui se moque-t-on ?

 

Ces chiffres comprennent les jeunes qui comme Augustin suivent les cours du CNED à domicile. C'est une scolarité ordinaire.

De même les enfants accueillis (supportés) une heure par semaine en classe maternelle font partie du lot. Ils sont en école ordinaire.

Les enfants de primaire qui doivent suivre le programme scolaire grâce à 9 heures de temps de présence font aussi partie de cette magnifique statistique.

Ceux qui n'ont pas d'avs alors qu'ils en ont vraiment besoin, dans le même lot.

Ceux qui n'ont pas le droit d'utiliser leurs pictos, hop on les compte aussi.

Ceux à qui l'EN refuse un ordinateur pour pallier à leurs difficultés de graphisme ont la chance d'avoir une scolarité ordinaire !

Et tout cela est légal puisque l'EN n'a pas d'obligation de résultats mais juste de moyens. Ainsi elle se couvre.

Les enfants autistes sont scolarisés, peu importe où, comment et combien de temps !

Extrait du rapport du député socialiste Michel MENARD à propos de la Loi de finance 2013 voir lien suivant http://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/plf2013/a0252-tiv.asp

3. Deux points noirs : la déscolarisation « à temps plein » ou « partielle » et l’accessibilité physique

Ces avancées quantitatives ne doivent pas faire oublier deux points noirs : de nombreux enfants, notamment autistes, sont déscolarisés ou scolarisés a minima, leur situation frôlant, dans ce dernier cas de figure, la déscolarisation, tandis que l’accessibilité « physique » de l’école, postulée par la loi du 11 février 2005, est loin d’être universellement assurée.

 Un double phénomène : la déscolarisation totale ou quasi-totale

Selon un rapport au Président de la République remis l’année dernière par le sénateur Paul Blanc, 20 000 enfants handicapés, âgés de 6 à 16 ans, soumis à l’obligation scolaire, seraient non scolarisés, « les trois quarts étant cependant placés en établissements et bénéficiant du soutien d’un éducateur, les autres vivant avec leurs parents et étant pour l’essentiel en attente d’une solution » (14).

Ce chiffre est à prendre avec précaution, car les données, issues de diverses enquêtes, sont anciennes et parcellaires. Cependant, il n’épuise pas la réalité du phénomène, puisqu’il existe, aussi, une scolarisation a minima qui s’apparente presque ou de facto à de la déscolarisation.

Cette situation ne doit pas être nécessairement confondue avec celle des élèves scolarisés à temps partiel. On rappellera, à cet égard, qu’en 2011-2012, dans le premier degré, ce mode de scolarisation concernait 14,5 % des élèves des classes ordinaires et 10 % des élèves des CLIS.

Les cas de déscolarisation « partielle » auxquels fait allusion le rapporteur pour avis concernent, par exemple, les enfants qui, selon plusieurs de ses interlocuteurs, ne sont scolarisés, suite à une décision de la MDPH, qu’une heure par jour, notamment en maternelle. Lorsqu’elles ne sont pas dûment justifiées, de telles mesures ne peuvent être comprises par les parents ou les enseignants. Des associations et des syndicats les ont interprétées d’ailleurs, au cours de leur audition, comme étant le résultat d’une politique d’affichage ou du « chiffre » menée par les MDPH, qui peuvent ainsi indiquer que, dans tel département, X % d’enfants sont scolarisés en milieu ordinaire, alors qu’une partie d’entre eux ne l’est, en réalité, qu’en pointillé…

 

SCOLARITE ORDINAIRE !

Même si on oublie le nombre d'heures, le manque d'avs, les cours par correspondance, peut-on vraiment parler de scolarité ordinaire ?

Toujours pas !

Est-ce ordinaire que les parents soient obligés d'engager un avocat pour refuser des orientations d'office ?

Est-ce ordinaire qu'un des parents démissionne pour s'occuper de l'enfant durant tous les temps où il n'est pas accueilli à l'école ?

Est-ce ordinaire que ce soit les parents qui forment les enseignants aux bonnes pratiques ?

 

Et les autres élèves scolarisés où sont-ils ? 25% seraient en clis.

Il manque 1%, mais ils sont scolarisés quelque part puisqu'ils font partie des 554 élèves autistes de l'académie.

Peut-être en IME ?

Autres extraits du rapport :

Par ailleurs, dans les établissements sociaux ou médico-sociaux, comme les instituts médico-éducatifs (IME), très peu d’élèves bénéficient d’une scolarité à temps complet. C’est par exemple le cas de 28 %, seulement, des élèves concernés par des troubles des fonctions cognitives. Ainsi, pour ceux qui ne bénéficient pas d’un temps complet, la durée de scolarisation ne dépasse pas le mi-temps et peut se limiter à trois ou quatre demi-journées. Cela peut se comprendre, dès lors que des déficiences, moyennes ou sévères, rigoureusement évaluées, impliquent des apprentissages réduits. En revanche, les « régressions » constatées par les inspections générales de l’éducation nationale, ne peuvent être acceptées : à titre d’illustration, des élèves, d’abord scolarisés en CLIS puis en ULIS, sont orientés ensuite vers un IME où ils passent d’un horaire de 24 heures de classe à 9 heures, voire même à une absence de prise en charge scolaire (15). [...]

 

 La situation des autistes, un échec de la loi du 11 février 2005 ?

Les enfants autistes sont particulièrement concernés par le phénomène de la déscolarisation ou de la scolarisation a minima. L’association Autisme France estime ainsi à 80 % le pourcentage de ces enfants qui sont déscolarisés. En outre, d’après sa présidente, Mme Danièle Langloys, les MDPH auraient, s’agissant de l’orientation de ces enfants en institut médico-éducatif (IME), « la main lourde », l’accueil en établissement spécialisé étant privilégié par rapport à la scolarisation en milieu ordinaire. Or, sur les 5 000 enfants accueillis dans ces instituts, un tiers d’entre eux, seulement, suivraient des unités d’enseignement, dont la durée varierait de 30 minutes à 4 heures par semaine… Il est vrai aussi que certaines de ces structures concentrent leur activité sur de « l’occupationnel » – elles peuvent ainsi faire faire de l’équitation à l’enfant – ou du suivi psychiatrique, quand elles n’adressent pas « l’élève » – cet exemple a été cité devant le rapporteur pour avis – à un psychothérapeute pouvant facturer ses services 960 euros par jour. Au vu de ces observations, force est de se demander si la loi du 11 février 2005 n’a pas été un échec complet en ce qui concerne la scolarisation des enfants autistes.

 

Pour 554 enfants autistes "scolarisés", combien sans aucun accompagnement éducatif ?

Alors peut-on conclure, tel le citoyen isérois lambda qui aura lu l'article paru dans la presse locale, que presque tous les enfants autistes sont scolarisés ? 

 

Les mots permettent parfois de cacher les maux. La langue de bois de l'EN n'est pas une légende !

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
C
Tu as raison le lambda s'en fiche totalement de la scolarisation des autistes comme il se fiche totalement de tout ce qui concerne les autistes.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais en même temps des chiffres aussi positifs font croire que tous les autistes vont à l'école donc ne permettent pas non plus de parler du coût du milieu dit spécialisé.<br /> <br /> <br /> <br /> De plus l'EN annonçant de tels chiffres ne peut que s'en satisafaire et les utiliser pour justifier de ne pas avoir besoin de faire plus d'efforts.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux parents qui demandent à la MDPH que soit reconnue leur incapacité à garder un emploi au regard de la situation scolaire de leur enfant, ils s'étendent répondre que puisqu'il y a scolarisation rien ne justifie leur réduction de temps de travail.
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E
Je pense même que le citoyen lambda s'en fiche un peu de savoir si oui ou non les enfants avec handicap sont scolarisés et il se fiche aussi de savoir si cette "scolarisation" est de bonne qualité et profitable...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais c'est à la mode de parler d'intégration scolaire et ces chiffres sont particulièrement "positifs" !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que les seuls chiffres qui pourraient intéresser le public, ce sont les coûts des différentes prises en charge. Savoir que le milieu spécialisé est aussi coûteux devraient les faire réagir.
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Le blog d'Augustin, champion des progrès
  • Né en 1997 Augustin est autiste. Il a suivi toute sa scolarité de primaire à l'école publique grâce à l'éducation structurée mise en place à la maison. Après deux années de collège il est passé en IEF et le vit très bien.
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