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Le blog d'Augustin, champion des progrès
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27 février 2012

le printemps : orientations scolaires

Le choix de l'orientation scolaire !

A-t-on réellement toujours le choix lorsqu'on essaie de scolariser son enfant autiste en milieu ordinaire ?

Les années de maternelle et de primaire ne sont pas toujours faciles, mais c'est globalement gérable.

Et après ?

Préparer l'accueil en collège : un gros investissement de temps de la part des parents. Lorsque tout semble OK, il reste à vérifier sur le long terme si cela va fonctionner. L'année de sixième c'est un peu comme réussir un pari, réaliser un défi, et le personnel du collège est motivé, même s'il est angoissé. 

L'enfant autiste lui est fier lorsqu'il devient collégien comme les autres enfants.

Notre expérience :

L'année de cinquième, tout change : les copains sont moins solidaires, peut-être lassés de ce copain qui ne cadre pas dans le groupe (et à l'adolescence, le groupe c'est la vie), le personnel du collège estime que l'élève à ses repères, qu'il doit maintenant devenir plus autonome (mot tellement à la mode). Les avs ont du mal à comprendre l'intérêt d'assister un ado dans ses relations sociales. Après tout, les ados ordinaires ont plutôt tendance à rejeter l'aide des adultes.

Pour le reste, nous n'avons pas testé, mais voici quelques extraits de conversations que j'ai eu récemment avec des mamans d'enfants autistes.

"Mon fiston a eu la chance d'aller dans un petit collège privé (à 30 kms de la maison). Tout s'est bien passé, il a des amis. Mais pour l'année prochaine, où trouver un lycée qui puisse l'accueillir dans d'aussi bonnes conditions ? Le seul établissement qui corresponde à ses intérêts restreints (graphisme) est si loin de chez nous qu'il devrait être interne, ce qui est impossible. Comment faire ?"

 

"On a gagné un an en faisant redoubler le CM2 à mon fils. C'est bien car comme il a le même enseignant, la même avs, ils le connaissent bien et adaptent enfin vraiment les cours à ses besoins. Pour l'année prochaine, nous avons la chance d'avoir un collège dans notre petite ville. Je le connais bien puisque son frère aîné est maintenant en quatrième là-bas. Mais la sixième ordinaire ne sera pas possible pour mon second. Surtout avec les effectifs actuels.

On nous a proposé de le mettre en SEGPA dans un autre collège. Mais c'est à 30 kms de la maison et il n'a jamais supporté de manger à la cantine (il a  besoin d'un temps de repos au calme à la mi-journée).

Heureusement il y a une UPI dans le collège de notre ville. J'ai fait notre demande d'inscription, même si le niveau scolaire est soi-disant plus bas. J'attends maintenant de savoir s'il aura une avs individuelle (dans les UPI il y a une avs collective et il est rare qu'on ajoute des avsi) car il ne pourra pas aller en intégration dans d'autres cours sans être assisté. "

 

"Mon garçon est dans un collège privé, sans avs car nous avions demandé une avs formée à l'autisme et l'EN nous a répondu qu'il n'y en avait pas. En sixième, cela s'est assez bien passé. Cette année en cinquième, c'est la cata. Les profs pensent qu'il connaît bien l'établissement donc sont moins attentionnés. Les élèves ne sont pas aussi sympas qu'on le pensait. En fait, notre fiston vient de nous avouer qu'il était victime de harcèlement moral. C'est très dur, il pleure beaucoup, a le moral au plus bas."

 

"Notre fils a dû quitter le collège en urgence dès le mois de novembre. La sixième s'était pourtant relativement bien passée, mais en cinquième, le manque d'investissement des profs et surtout les difficultés d'avs (absences nombreuses) l'ont trop perturbé. Il était tellement angoissé qu'il a eu des accès de violence. Il suit désormais les cours du CNED à la maison, mais ne comprend pas pourquoi il ne peut plus aller au collège."

 

Ce ne sont là que 4 exemples de conversations ayant eu lieu depuis le mois de janvier de cette année, avec des familles de notre région.

Beaucoup d'enfants que je connais vont entrer au collège l'année prochaine. Leurs parents sont inquiets, mais tentent de tout faire pour que cela se passe au mieux. Je le leur souhaite sincèrement.

 

Il y a deux ans, nous avons dû prendre la décision de faire quitter le collège à Augustin. Certaines familles ont pris cela pour un échec. Pas nous ! 

C'est simplement qu'il n'existe pas encore de vrais possibilités de scolarisation en milieu ordinaire pour les jeunes autistes à partir du collège.

Soit l'enfant est capable de supporter un rythme qui ne lui convient pas forcément (leçons non adaptées, réexplications des cours à la maison, grande quantité de devoirs du soir) et des humiliations.... soit il ne l'est pas.  Donc il existe quelques cas d'élèves autistes (plus souvent Asperger d'ailleurs) qui arrivent à rester au collège, puis ont la chance de trouver un lycée (encore faut-il alors vivre en milieu urbain) qui leur convienne, mais ils sont très rares.

Alors peut-on vraiment parler de choix d'orientation scolaire ? 

Que deviendront les autistes scolarisés en CM2 cette année ? 







 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
E
Merci du gentil commentaire. Chaque jour j apprécie les efforts qu élèves et enseignant font pour intégrer mon fils. Malheureusement tout ceci est vraiment lié aux rencontres que l on fait à l école. On tombe sur des gens super mais à chaque rentrée c est la loterie et on espère toujours avoir la chance de tomber encore sur quelqu un qui est positif
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E
Eh bien, au retour de quelques jours de vacances je ne fais que lire des messages plus qu'intéressants sur la toile. Merci Sylvie pour celui-ci. L'école en effet n'est possible que si l'enfant est capable d'accepter voire "absorber" différents faits : les autres et leur blagues parfois offenssantes pour un ado autiste, les profs qui malgré une compréhension assez bonne peuvent être totalement déroutés par un détail (pour eux)mais une réelle difficulté pour le jeune, la fatigue physique (ceci est mon point le plus important),le programme à "boucler" , les travaux et exposés en groupe, les récrés où l'ado se lâche mais passe pour un extra-terrestre, la motricité globale en sport qui peut aussi dérouter le prof d'EPS,... Et tout cela peut devenir bien plus envahissant que le trouble dont souffre le jeune et créer des troubles du comportement qu'il n'aurait pas dans d'autres conditions. Malgré tout, Thibaut veut continuer d'aller au collège et m'a dit "tu retourneras les voir si cela ne va pas". En ce qui concerne Thomas, le niveau n'est pas le même et donc malgré quelques tentatives de quelques heures de "socialisation" en primaire, je suis bien contente que Thomas ne soit pas à l'école. Lui au moins avance vraiment à son rythme et rien de nouveau n'est appris en hiver généralement, les acquis sont maintenus et renforcés uniquement. Aucun programme scolaire n'est à terminer. Maintenant, je ne sais ce que l'avenir nous réserve mais il nous faudra avoir toujours autant de vigilance avec les garçons.
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C
Magalie l'avenir effraie la plupart des parents d'enfants autistes. <br /> <br /> Tu fais un travail formidable avec tes deux loustics. Ils ont vraiment de la chance d'avoir une maman si dévouée, efficace, volontaire et persévérante. Surtout ne culpabilise jamais ! <br /> <br /> Ce qui est sûr c'est que les enseignants ne savent pas les efforts qu'ils demandent à l'enfant et aux parents (sans parler des gratte-papiers qui viennent compliquer les choses en nous demandant de justifier nos "choix"...)
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M
Merci pour cet article Sylvie ! J'adhère à ta réflexion. Avons-nous vraiment le choix ?<br /> <br /> J'ai 2 garçons autistes : l'un scolarisé à la maison (épanoui, volontaire, des progrès lents mais constants), l'autre scolarisé en milieu ordinaire en MS (enseignants non formés, enseignement complètement inadapté, et après la maternelle ??? je suis suspendue aux progrès à venir, quelle vie !!!).<br /> <br /> Quand on a 2 enfants autistes, les choix sont compliqués, il faut pouvoir coordonner les prises en charge, préparer le travail de chacun, assurer une double stimulation, donner du temps aux 2... Je voudrais pouvoir apporter mon maximum à chacun de mes enfants. Pour moi les journées de 24h ne suffisent pas ! Je manque cruellement de temps. Et le problème c'est qu'on ne peut compter que sur soi-même !!! (et les pros en libéral qui les suivent, heureusement !)<br /> <br /> L'avenir ??? Il m'effraie !!!
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C
Em, je te souhaite que la scolarisation de ton fils se passe toujours bien. Profite-bien de chaque bon moment de cette intégration pour en faire de bons souvenirs. J'ai gardé tous les cartables d'Augustin, toutes les photos de classe, les cahiers...cela permet d'avoir quelques excellents souvenirs et d'autres nettement moins agréables. Il arrive aussi que cela procure un pincement au cœur lorsqu'on retrouve les marques d'affection des copains et copines (petit mot sympa, dessin).<br /> <br /> <br /> <br /> Je comprends ton rêve d'une vie "normale". Certaines personnes dont je fais partie pensent qu'avec un peu plus d'humanité toutes les personnes handicapées pourraient vivre (avec une aide appropriée) et travailler en milieu ordinaire (à des postes très adaptés bien sûr).<br /> <br /> Mais c'est utopique dans ce pays.<br /> <br /> <br /> <br /> Je comprends ton besoin de s'accrocher à ce rêve. Je l'ai eu aussi. Avec les années on apprend à voir la réalité en face. Tu as pu en lire quelques exemples sur le message qui provoque toutes ces discussions.<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense sincèrement que rien de ce qui existe actuellement ne peut vraiment convenir à nos autistes. L'école telle qu'elle est, les IME... ne sont que des pis-aller. Il faudrait vraiment aller voir ce qui se passe dans les pays les plus tolérants aux handicaps. En attendant on fait comme on peut.<br /> <br /> <br /> <br /> Et je ne peux que constater qu'Augustin est bien plus heureux et épanoui depuis qu'il est à la maison, même si cela est difficile à comprendre par certaines personnes qui ont besoin de beaucoup de relations sociales.
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Le blog d'Augustin, champion des progrès
  • Né en 1997 Augustin est autiste. Il a suivi toute sa scolarité de primaire à l'école publique grâce à l'éducation structurée mise en place à la maison. Après deux années de collège il est passé en IEF et le vit très bien.
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