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Le blog d'Augustin, champion des progrès
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28 mars 2011

Comment je faisais de l'ABA sans le savoir

Lorsque j'ai assisté à ma première conférence sur l'ABA (en Haute-Savoie), je n'ai rien trouvé de choquant dans le fait de "renforcer" les bons comportements. Je pense d'ailleurs toujours que c'est naturel et évident.

C'est ce qui m'a décidé à aller me former en ABA à Lille.

2 ans de formation à raison d'un jour par mois. Mais je n'y ai retrouvé qu'une grande partie de ce que je savais déjà : une personne n'apprend que si elle y trouve un intérêt, une motivation donc un renforçateur. Un comportement problématique ne doit pas être renforcé par de l'attention ou un retrait de la tâche sinon il se reproduira de plus en plus souvent....

Bref, tout cela, je l'avais lu des années auparavant dans le livre "tout se joue avant six ans" de F.Dodson.

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J'avais acheté ce livre lorsque j'attendais ma première fille. Ayant choisi d'éduquer moi-même mes enfants, de devenir mère au foyer, je cherchais une ligne de conduite, un fil directeur pour savoir comment être une mère attentive. En feuilletant au hasard les livres dans un hypermarché, j'avais trouvé celui-ci intéressant.

Très jeune future maman (21 ans), inexpérimentée, j'avais trouvé beaucoup de bonnes idées dans ce livre. Je l'ai tellement apprécié que j'ai même acheté "aimer sans tout permettre" et "le père et son enfant" du même auteur.

DSC09215

J'avais surligné certains passages, corné quelques pages qui me paraissaient importantes...

Voici quelques passages relevés à l'époque :

" La comédie s'arrête quand le public est parti" [...] (ça ressemble bien au retrait d'attention de l'ABA)

"Il y a assez d'interdictions essentielles et de limites à imposer à un enfant de deux ans avec les poêles et fourneaux allumés, les dangers de la rue, le sable à ne pas lancer aux autres enfants , pour qu'il ne faille pas vous compliquer la vie, à vous comme à lui, avec une foule d'interdit sans aucune importance" [...] "A mon avis, les limites que vous imposez aux actions de votre enfant n'ont pas grande importance pourvu que ces limites soient sensées et logiques et qu'elles vous paraissent justifiées ainsi qu'à vos enfants" (cela explique mon côté "zen" et se retrouve dans la pédagogie Montessori)

[...]

Le "jeu du silence" :

"Appelez-le ainsi, car les jeunes enfants aiment bien faire tout ce que vous appelez "jeu". [...] Nous allons rester tous les deux tranquilles et sans faire de bruit, autant que possible, et écouter. Chut : écoute très très attentivement et dis-moi ce que tu entends" [...]

"Le jeu du silence est particulièrement recommandé à cet âge-là. Il aide l'enfant à s'entraîner au calme et à écouter. C'est aussi une bonne formule pour une mère épuisée par un bambin hyperactif, qui a besoin d'une méthode douce pour se calmer. Le jeu du silence est aussi un bon moyen de farie rentrer à la maison un enfant qui refuse de venir manger ou n'est pas très enthousiaste pour prendre un bain ou se coucher."

(cela me fait penser à la pédagogie Montessori).

"Lorsque nos enfants sont sages et qu'ils se tiennent correctement, nous y faisons peu attention, la plupart du temps. Ils ne nous gênent pas, donc nous les ignorons. Nous ne faisons rien pour encourager leur bonne conduite ! Mais lorsqu'un enfant se fait remarquer, il attire notre attention immédiatement ! En d'autres termes, nous encourageons aussitôt le comportement que nous ne désirons pas. Le remède consiste à prendre le temps d'encourager le comportement souhaité au lieu d'ignorer nos enfants quand ils se conduisent bien. C'est particulièrement important si vous avez un garçon turbulent, difficile, qui vous tient tête. Quand il joue tranquillement, allez vers lui, carressez-lui les cheveux ou embrassez-le et dites-lui quelque chose du genre : "C'est bon par moments, n'est-ce pas, de jouer tranquillement."

(encore de l'ABA)

"La seconde chose à faire pour stimuler le langage de l'enfant est de lui apprendre à lire". (j'ai dû m'en rappeler pour Augustin).

 Pour mes filles, j'en suis restée à "La première consiste à lui lire des histoires et des livres".

 L'aînée a toujours aimé les livres, ayant été inscrite à la bibliothèque pour la première fois à l'âge de 9 mois. Lorsqu'elle est rentrée à l'école le jour de ses 2 ans, elle parlait déjà très bien, faisant des phrases complètes et ayant beaucoup de vocabulaire.

 La troisième s'est mise à lire toute seule, à l'âge de 4 ans et demi.

 La seconde a eu besoin d'aide pour apprendre à lire car elle est légèrement dyslexique. En CP son institutrice donnait comme exemples "le T de tulipe" et "le P de patte". Ce n'était pas l'idéal pour elle ! Bref, il a fallu lui apprendre à lire autrement (premier contact avec les orthophonistes, premiers déboires avec l'incompétence puis heureusement la rencontre d'une excellente orthophoniste qui utilisait les signes Borel-Maisonny).

Si je relisais ce livre aujourd'hui, je suis sûre que certains passages ne me conviendraient pas du tout, que je trouverais des critiques à faire. L'expérience acquise au fil des années me permettrait d'être plus critique.

Mais cette lecture explique certainement mon indignation par rapport aux spéculations financières autour de l'ABA. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui dans l'ABA justifie de tels tarifs au même titre que je ne comprends pas pourquoi certaines personnes sont choquées par "les renforçateurs" ces récompenses qui motivent l'enfant tant qu'il n'arrive pas à être récompensé par le simple fait d'apprendre ou la satisfaction du travail bien fait.

Tout cela pour dire qu'on voit beaucoup de reportages sur l'ABA, que c'est une bonne approche utile à tous et notament aux autistes, mais que même sans grosses finances et sans thérapeuthes très chers, on peut tous en appliquer les principes.

D'ailleurs la plupart des familles qui n'utilisent théoriquement que la méthode TEACCH (avec structuration de l'environnement, utilisation de supports visuels) utilisent aussi les renforçateurs (les récompenses) et le retrait d'attention lorsque c'est nécessaire.

 Ce qui est donc le plus important, c'est de stimuler l'enfant, de savoir le motiver et de commencer  par une base prioritaire (communication, langage, imitation, autonomie quotidienne).

J'espère que les familles qui vont voir le reportage sur la 5 demain soir ne seront pas désespéréés si elles n'ont pas les moyens d'accéder à un "traitement" ABA. On progresse aussi sans thérapeutes ABA, la preuve notamment sur les blogs de Clémence, de Sixtine, du petit Roi et sur celui-ci... (entre autres).

Par contre, il est toujours primordial d'avoir une formation de base sur l'autisme, c'est essentiel !

Pendant les premières années d'Augustin, je ne connaissais pas l'autisme tout en appliquant des principes de l'ABA. Les progrès étaient lents, irréguliers. Une bonne formation, cela change tout. Un suivi par une psychologue compétente est un plus très appréciable qui permet de toujours aller de l'avant.

 

 

 

 

 

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Commentaires
Z
Bonjour, <br /> <br /> - une question sur "Un comportement problématique ne doit pas être renforcé par de l'attention ou un retrait de la tâche sinon il se reproduira de plus en plus souvent...." => quelle est la bonne attitude alors ?<br /> <br /> - une autre petite question sur "" La comédie s'arrête quand le public est parti" [...] (ça ressemble bien au retrait d'attention de l'ABA" : globalement je comprends; mais comment utiliser cela et quand ?<br /> <br /> Merci pour ce site
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P
Je suis complètement d'accord avec vous les filles ! Je regrette beaucoup que Teacch ne soit pas autant médiatisé qu'ABA.
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C
C'est bien ce que je veux expliquer, le plus important est de connaître l'autisme.<br /> Les méthodes ne sont ensuite que des outils utiles et qu'il est facile de panacher pour correspondre au mieux aux besoins de l'enfant.
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E
C'est important de bien se documenter, de comprendre l'autisme, de connaître les différentes stratégies éducatives.<br /> La plupart des professionnels proposent plutôt un "mix" de ces stratégies. Pourquoi se priver du support visuel (emploi du temps, schéma d'activités...) ? pourquoi ne pas utiliser de façon pertinente un bon systéme de récompenses ?<br /> Tous ces outils sont naturellement utliser par tout le monde, leur place est juste plus importante pour nos enfants !
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Le blog d'Augustin, champion des progrès
  • Né en 1997 Augustin est autiste. Il a suivi toute sa scolarité de primaire à l'école publique grâce à l'éducation structurée mise en place à la maison. Après deux années de collège il est passé en IEF et le vit très bien.
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