La Zen attitude
Je ne suis pas sortie indemne de notre expérience au collège.
Préparer l'entrée en sixième dans un collège pas vraiment enthousiaste alors que mon fiston vivait des expériences difficiles avec certains élèves de CM2 qui étaient très perturbateurs et entraînaient toute la classe, cela n'était pas vraiment évident. (Et dire qu'en plus, c'est cette année là que je suis allée voir Ben X !).
Ensuite, essayer de l'aider à tenir le rythme intense de la sixième avec un niveau de maths et de français trop élevé pour lui.
En cinquième, gérer les changements de comportement des copains et copines, les problèmes d'avs, puis vivre au quotidien dans le collège et voir toutes les souffrances que ce milieu impliquait à Augustin.
Tout cela m'a marquée, atteinte, énormément ! Une mère ne peut pas rester insensible à la souffrance de son enfant. J'ai donc rassuré, aidé, protégé mon fiston, il fallait le faire à tout prix !
Mais cela entraîne d'abord l'épuisement physique, puis moral. L'envie de s'isoler pour souffler, retrouver l'énergie qui nous manque. Mais on n'en a pas le temps, il faut continuer à avancer, continuer encore et toujours, et personne ne comprend qu'on n'en peut plus, que c'est trop. Alors les réflexions fusent "tu es pessimiste", "tu déprimes" NON : j'étais fatiguée, épuisée, c'est tout !!! J'étais en état de SURvie.
Enfin cet été je me suis reposée. La rentrée n'a pas détruit mes forces retrouvées ! Je vais mieux physiquement, je vais donc mieux moralement.
Mais pendant ces trois dernières années je suis vraiment devenue le refuge d'Augustin, sa carapace, son bouclier.
Maintenant, je dois réapprendre à lui ouvrir la voie, à le guider vers les autres, vers la vie.
Reprendre le chemin vers l'âge adulte. Je dois réapprendre à devenir un guide, un tremplin vers le futur. J'en ai toujours eu envie, mais j'en avais perdu la force. Aujourd'hui la force revient et l'envie peut de nouveau s'exprimer. Ce sera le gros travail de cette année.
Certains n'ont vu que l'extérieur, le visage qui se ferme, la surprotection, le refus de consacrer son énergie aux autres. Quand il ne reste plus rien, on ne peut plus partager. On garde les miettes pour soi, pour tenir un peu plus longtemps.
J'ai tenu... j'ai économisé le peu d'énergie qu'il me restait.
Maintenant que nous sommes en scolarisation à la maison, je vis à mon rythme, j'ai plaisir à voir du monde, j'ai de nouveau de l'énergie pour ma famille, mes amis, et pour l'association (même s'il me faudra encore quelque temps avant d'arrêter de calculer si untel ou untel est digne de profiter de mon capital énergétique). Augustin vit mieux, ne souffre plus, donc Je REvis !
Alors oui, mes messages reflètent désormais ce bien-être qui revient, ce bonheur qui me revigore !!!
Qu'est-ce qu'on est bien en scolarisation à la maison !!!