la vie et sa fin
Mardi, nous étions nombreux à accompagner les parents de Rafael jusqu'à sa dernière demeure.
Plusieurs jeunes autistes étaient présents : ils ont tous été très dignes, très courageux.
Lorsque nous avons su qu'Augustin était autiste, nous nous sommes posés la question : "comment lui expliquer la mort ?".
Petit à petit, nous avons opté pour une réponse terre à terre. Pas de religion, pas de monde meilleur, pas de paradis dans le ciel...
Puis, les événements nous ont permis de faire des étapes :
- mort d'un animal sur la route,
- mort d'un animal familier (tristesse, chagrin...)
- décès d'une grand-mère de son Papa qu'Augustin ne connaissait pas et que nous ne fréquentions pas (première étape vers la cérémonie des funérailles, sans enjeu émotionnel)
- puis de mon grand-père, très âgé (Augustin le connaissait bien, mais il a alors décidé que l'on mourrait à 100 ans ou presque, que c'était normal). Il m'a vue pleurer à chaudes larmes. Ce fut aussi l'occasion de parler des différentes religions (croyances).
Désormais, Augustin accepte toutes les religions comme étant utiles à certaines personnes, il est très tolérant à ce niveau-là.
Il était donc très triste du décès de Rafael, sachant qu'il ne le verrait plus, que c'était terminé. Il a réalisé que la mort pouvait frapper à n'importe quel âge. Bref, il vient de passer une nouvelle étape. "Je me suis retenu, je n'ai pas pleuré."
"Tu sais, quand on est triste, on a le droit de pleurer, cela fait du bien de pleurer".
Puis me rappelant que la notion de tristesse est très compliquée à comprendre pour lui j'ai ajouté : "Quand on est triste, on est en colère contre une séparation."
Et lorsqu'on a pas de religion, on garde le souvenir des êtres aimés dans nos pensées.
Rafael, nous ne l'oublierons jamais.