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Le blog d'Augustin, champion des progrès
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19 août 2010

la vie et sa fin

Mardi, nous étions nombreux à accompagner les parents de Rafael jusqu'à sa dernière demeure.

Plusieurs jeunes autistes étaient présents : ils ont tous été très dignes, très courageux.

Lorsque nous avons su qu'Augustin était autiste, nous nous sommes posés la question : "comment lui expliquer la mort ?".

Petit à petit, nous avons opté pour une réponse terre à terre. Pas de religion, pas de monde meilleur, pas de paradis dans le ciel...

Puis, les événements nous ont permis de faire des étapes :

- mort d'un animal sur la route,

- mort d'un animal familier (tristesse, chagrin...)

- décès d'une grand-mère de son Papa qu'Augustin ne connaissait pas et que nous ne fréquentions pas (première étape vers la cérémonie des funérailles, sans enjeu émotionnel)

-  puis de mon grand-père, très âgé (Augustin le connaissait bien, mais il a alors décidé que l'on mourrait à 100 ans ou presque, que c'était normal). Il m'a vue pleurer à chaudes larmes. Ce fut aussi l'occasion de parler des différentes religions (croyances).

Désormais, Augustin accepte toutes les religions comme étant utiles à certaines personnes, il est très tolérant à ce niveau-là.

Il était donc très triste du décès de Rafael, sachant qu'il ne le verrait plus, que c'était terminé. Il a réalisé que la mort pouvait frapper à n'importe quel âge. Bref, il vient de passer une nouvelle étape. "Je me suis retenu, je n'ai pas pleuré."

"Tu sais, quand on est triste, on a le droit de pleurer, cela fait du bien de pleurer".

Puis me rappelant que la notion de tristesse est très compliquée à comprendre pour lui j'ai ajouté :  "Quand on est triste, on est en colère contre une séparation."

Et lorsqu'on a pas de religion, on garde le souvenir des êtres aimés dans nos pensées.

Rafael, nous ne l'oublierons jamais.

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Commentaires
P
Au risque de me tromper, je ne suis pas sûr que les enfants autistes aient plus de difficulté que les autres à comprendre la mort.<br /> <br /> Plus exactement, qu'ils n'en aient pas autant à une époque où la peur de la vieillesse et de la mort fait qu'on les leur cache : mort à l'hôpital, absence de ce mot direct dans les faire-part au profit de toutes sortes de périphrases floues (à la limite menteuses : s'il est parti, quand va-t-il revenir ?), mention des morts dans les avis de décès comme s'ils étaient vivants.<br /> <br /> Mais perdre un enfant, c'est ce qui peut nous arriver de pire...<br /> <br /> PS Comme incroyant, je suis en total accord avec votre dernière phrase. Mes parents sont morts, réduits en cendre, mais se souvenir d'eux est toujours agréable et, quelque part, les fait et me fait vivre.
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E
Une bien triste journée...<br /> <br /> Clémence pense aussi que seuls les personnes âgées peuvent mourir. J'essaye régulièrement de lui expliquer qu'un accident ou une maladie peuvent entraîner la mort de n'importe quelle personne, même jeune.<br /> Mais je ne suis pas sûre que cela l'affecte vraiment. J'ai l'impression que, pour elle, la mort fait partie du cycle de la vie.<br /> Mais bon, le dernier décès qui a touché notre entourage remonte à 4 ans et Clémence était alors trop jeune pour comprendre.<br /> <br /> Je pense que nos enfants vont apprendre tout cela par l'expérience, petit à petit.
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V
Maxence n'avait jamais été à un enterrement car le dernier s'était le grand père paternelle mais Maxence avait 15 mois. Augustin est plus grand aussi pour comprendre
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Le blog d'Augustin, champion des progrès
  • Né en 1997 Augustin est autiste. Il a suivi toute sa scolarité de primaire à l'école publique grâce à l'éducation structurée mise en place à la maison. Après deux années de collège il est passé en IEF et le vit très bien.
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